MALADIE FÉMININE : L’ENDOMÉTRIOSE MARTYRISE LES FEMMES


Des douleurs, des infections, et parfois même une infertilité… telles sont les étapes caractérisant la vie des femmes atteintes d’endométriose.

Entre la puberté et la ménopause, l’endométriose guette les femmes. Au Sénégal, cette maladie gynécologique très peu connue, ne demeure pas moins invalidante! 
« L’endométriose est une maladie dont la cause exacte est inconnue. Elle est caractérisée par la présence de la muqueuse utérine en dehors de la localisation habituelle », définit le gynécologue Dr Abdoulaye Diop.
La muqueuse utérine est une sorte de gazon qui pousse régulièrement dans le centre de l'utérus est qui est destiné à recevoir l'œuf après la fécondation. Si on n’est pas enceinte, à la fin de chaque cycle menstruel, cette muqueuse s'enlève et cela donne les règles.

L'endométriose c'est quand on retrouve de la muqueuse utérine ailleurs: dans les trompes, les ovaires, la vessie, le rectum, ou encore dans le ventre ou dans la cavité vaginale, parfois même sur le col de l'utérus.
La présence de cette muqueuse anormale dans d'autres organes est responsable de douleurs intenses. Cette muqueuse, dite ectopique, grandit et saigne au même titre que les règles, elle donne, de ce fait, des douleurs intenses, surtout pendant les règles.
Les causes de cette pathologie restent inconnues. « Plusieurs théories sont proposées, mais il n’y a rien de formel », explicite le gynécologue Dr Abdoulaye Diop, interne à la clinique Nest.
Les femmes doivent toujours être vigilantes au cas où les règles douloureuses s’aggravent ou si les rapports sexuels ne deviennent pas confortablesLe diagnostic de l'endométriose est très difficile car on y pense pas toujours et il faut parfois des examens compliqués pour le confirmer: en moyenne, on peut chercher pendant 4 à 7 ANS avant de le poser le bon diagnostic.

Les symptômes sont divers, mais ils se présentent principalement sous forme de douleurs, cycliques ou non cycliques, surtout pendant les règles. Devant des cas d’infertilités, le diagnostic peut être fait. Par contre, certaines patientes sont asymptomatiques. Le kyste endométriosique de l’ovaire appelé endométriome est un des signe les plus fréquent.
Les flux rétrogrades favorisent le développement de cette pathologie féminine. « Les flux rétrogrades sont physiologiques, dans plus de 80% des cas, ces flux sont résorbés par le système immunitaire, ces flux n’ayant pas été détruits formeront les ilots d’endométriose », détaille le spécialiste.
Endométriose, un enfer pour les patientes
L’endométriose est une maladie susceptible de rendre la victime infertile. « L’inflammation liée à l’endométriose, les substances toxiques contenues dans les kystes endométriosiques concourent à diminuer la fertilité », renseigne le gynécologue Abdoulaye Diop. Dès lors, la prise en charge psychologique devient imminente.
Elle est une maladie évolutive. Il existe plusieurs classifications selon les localisations de l’endométriose, la classification la plus pratique est celle qui différencie les endométrioses profonde, superficielle, les kystes endométriosiques et les localisations extra-génitales.
Le traitement repose essentiellement sur la gestion de la douleur. On peut l'opérer dans certains cas surtout quand l'endométriose forme un kyste. Des médicaments peuvent réduire l'endométriose mais ils sont encore très chers. 
Selon une étude effectuée en Avril 2012, de la fondation mondiale recherche sur l’endométriose, le coût moyen par femme et par année par femme s’élève à 3 113 euros de soins directs soit plus de 2 millions de F CFA.
Sous couvert de l’anonymat, une dame daigne se confier sur la maladie qu’elle traine depuis son enfance : « Je souffre de l’endométriose depuis mes 15 ans. Maintenant, j’ai 40 ans. A chaque fois, que j’ai mes règles, je vais aux urgences »,confie-t-elle intimement. « J’ai dû négocier dans mon contrat des jours de repos par mois pour gérer ma crise menstruelle », déplore Fanny, une jeune gabonaise, agent d’une banque à Dakar.
L'endométriose disparaît en général   après la ménopause car son développement est lié aux hormones ovariennes.
Ndeye Fatou Diery Diagne



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