SOS, Femmes battues!
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Khardiatou Bâ, une femme violentée par son mari |
Au Sénégal, les femmes subissent toutes sortes de violences. Dans leurs ménages, elles souffrent en silence aussi bien des coups, que des véhémences verbales de leurs partenaires.
Le code pénal sénégalais punit la
violence conjugale par une peine de prison ferme qui varie d’une à cinq années.
Depuis 1996, les organisations
féminines font de la lutte contre les violences faites aux femmes leur cheval
de bataille. Elles ont pu obtenir, en janvier 1999, le vote d'une loi qui
criminalise la violence conjugale, avec l’appui des médias. Cependant, ces derniers semblent s'être écartés de ce rôle. Récemment en Mai de
cette année, un animateur de radio incitait sereinement, en direct, son
collègue à violenter les femmes "Dèl dorr. Di oubii kaaba bii. Reul
mbèdjj". Qui sait ce que ces paroles ont pu susciter ?
Ce genre d'énergumènes ne mérite pas son influence médiatique https://t.co/FTJ4oYZDXH— Ndeye fatou Diagne📷 (@FatouDiery) 23 mai 2018
D'ailleurs, surprise n’a guère été aussi grande de lire la titraille d’un site internet le 4 Août passé :
« Ndeye Coumba retire sa plainte et pardonne à son mari : une défaite pour
les féministes ». C’est suite à la cruelle
affaire survenue à Touba.
Les violences faites aux femmes s’accroîtront
au fur et à mesure que les femmes ignorent leurs droits et que les médias en font abstraction. Faire de sorte que les
femmes connaissent leurs droits serait une belle stratégie d’actions et de
lutte contre ces ignominies. Il serait judicieux de mettre en œuvre une brigade
ou unité spéciale à cheval entre la Police Nationale et les organisations de
femmes.
La peur du prétoire et la
pression sociale neutralisent l’élan de poursuites judiciaires de beaucoup
de victimes. Pendant que certaines vont crier leur désarroi dans les groupes de
femmes sur Facebook, d’autres se muent dans un silence meurtrier.
Il était impératif de mettre en
place un numéro vert pour permettre aux femmes de déclarer les violences dont
elles sont victimes. Elles doivent cependant recueillir l’avis de psychologues
et de juristes expérimentés. Il faut aussi ériger un centre d’hébergement
temporaire afin d’effectuer des suivis évaluations et accueillir les femmes qui
quittent le foyer conjugal.
La loi consacre à l’homme, le
statut de chef de famille et lui accorde la puissance paternelle. Des
dispositifs, qui malencontreusement mettent les hommes dans des situations de
puissance au grand dam des femmes.
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