SOS, Femmes battues!


Khardiatou Bâ, une femme violentée par son mari
  Au Sénégal, les femmes subissent toutes sortes de violences. Dans leurs ménages, elles souffrent en silence aussi bien des coups, que des véhémences verbales de leurs partenaires.

  Le code pénal sénégalais punit la violence conjugale par une peine de prison ferme qui varie d’une à cinq années.
  Depuis 1996, les organisations féminines font de la lutte contre les violences faites aux femmes leur cheval de bataille. Elles ont pu obtenir, en janvier 1999, le vote d'une loi qui criminalise la violence conjugale, avec l’appui des médias. Cependant, ces derniers semblent s'être écartés de ce rôle. Récemment en Mai de cette année, un animateur de radio incitait sereinement, en direct, son collègue à violenter les femmes "Dèl dorr. Di oubii kaaba bii. Reul mbèdjj". Qui sait ce que ces paroles ont pu susciter ?

D'ailleurs, surprise n’a guère été aussi grande de lire la titraille d’un site internet le 4 Août passé : « Ndeye Coumba retire sa plainte et pardonne à son mari : une défaite pour les féministes ». C’est suite à la cruelle affaire survenue à Touba.
  Les violences faites aux femmes s’accroîtront au fur et à mesure que les femmes ignorent leurs droits et que les médias en font abstraction. Faire de sorte que les femmes connaissent leurs droits serait une belle stratégie d’actions et de lutte contre ces ignominies. Il serait judicieux de mettre en œuvre une brigade ou unité spéciale à cheval entre la Police Nationale et les organisations de femmes.
  La peur du prétoire et la pression sociale neutralisent l’élan de poursuites judiciaires de beaucoup de victimes. Pendant que certaines vont crier leur désarroi dans les groupes de femmes sur Facebook, d’autres se muent dans un silence meurtrier.
  Il était impératif de mettre en place un numéro vert pour permettre aux femmes de déclarer les violences dont elles sont victimes. Elles doivent cependant recueillir l’avis de psychologues et de juristes expérimentés. Il faut aussi ériger un centre d’hébergement temporaire afin d’effectuer des suivis évaluations et accueillir les femmes qui quittent le foyer conjugal.
  La loi consacre à l’homme, le statut de chef de famille et lui accorde la puissance paternelle. Des dispositifs, qui malencontreusement mettent les hommes dans des situations de puissance au grand dam des femmes.

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